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Pages visitées sur le site Roger Riou

 2 journaux relatent la vie et la mort en Haïti

CHARLIE HEBDO

Scènes de guerre, viols, kidnappings, ONG habituées aux terrains les

plus dangereux qui jettent l’éponge... Il semble qu’il n’y ait plus de mots

assez forts pour raconter l’horreur que vivent les Haïtiens. Alors que

l’opinion internationale et les gouvernements occidentaux sont prompts

à s’émouvoir – et à raison – des calvaires des Ukrainiens ou des

Iraniens, ils n’ont pas un regard pour Haïti. Même BHL n’y est pas allé se

mettre en scène devant des caméras. C’est dire...

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CHARLIE HEBDO

Haïti : le pays dont même BHL se fout

Article d’Ava Roussel · Mis en ligne le 24 mars 2023 · 

https://charliehebdo.fr/2023/03/international/haiti-le-pays-dont-meme-bhl-se-fout/

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Nouvelliste du 21 mars 2023 (journal haïtien) :

 

Depuis janvier, environ 530 personnes ont été tuées, dont un grand nombre par des tireurs embusqués, et près de 280 enlevées par les gangs qui sévissent impunément en Haïti, a indiqué mardi l'ONU demandant le déploiement d'une force d'appui spécialisée.

"Rien qu'au cours des deux premières semaines de mars, les affrontements entre gangs ont fait au moins 208 morts, 164 blessés et 101 personnes ont été enlevées. La plupart des victimes ont été tuées ou blessées par des tireurs embusqués qui auraient tiré au hasard sur des personnes se trouvant chez elles ou dans la rue", a déclaré aux journalistes la porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Marta Hurtado.

"Nous demandons à la communauté internationale d'envisager d'urgence le déploiement d'une force d'appui spécialisée (...), avec un plan d'action complet et précis", a souligné Mme Hurtado.

Selon l'ONU, les gangs utilisent également les violences sexuelles comme arme pour terroriser, soumettre et punir la population, ainsi que pour extorquer des rançons aux familles des victimes.

"Nous sommes gravement préoccupés par le fait que l'extrême violence continue d'échapper à tout contrôle en Haïti. Les affrontements entre gangs sont de plus en plus violents et de plus en plus fréquents, car ils tentent d'étendre leur contrôle territorial dans la capitale et dans d'autres régions en ciblant les personnes qui vivent dans les zones contrôlées par leurs rivaux", a déploré Mme Hurtado.

 

Elle a indiqué que des élèves et leurs enseignants sont parfois touchés par des balles perdues lors d'affrontements entre gangs, tandis qu'un nombre croissant d'élèves, et leurs parents, sont enlevés à proximité des écoles.

 

En conséquence, de plus en plus d'écoles ferment, laissant les jeunes à la merci des gangs qui les recrutent de force, a indiqué la porte-parole du Haut-Commissariat.

Ces violences poussent les habitants à fuir leur domicile. L'ONU estime qu'à la mi-mars, au moins 160.000 personnes étaient ainsi déplacées à l'intérieur du pays et se trouvaient dans une situation précaire, hébergées par des amis ou des proches. Un quart des personnes déplacées vivent dans des campements de fortune, avec un accès très limité aux services de base tels que l'eau potable et l'assainissement.

La dégradation d’Haïti :
témoignage de deux acteurs responsables

Rapport de Gilles Champetier de Ribes, Président de l’AHFADEM (Association haïtienne familles démunies) ahfadem@yahoo.fr

Si 2022 est une année complexe au niveau mondial avec les conséquences du

dérèglement climatique, la guerre en Ukraine, les modifications des équilibres

géopolitiques, elle est assurément une année dramatique pour Haïti.

L'insécurité à Port-au-Prince et dans ses environs s'est considérablement aggravée

au cours de l’année, dans un contexte de fragilité politique et économique. De larges

parties de Port-au-Prince sont contrôlées par des gangs. Les kidnappings contre

rançon se multiplient, certains se terminent par des tueries si les gens résistent et

même des otages sont tués malgré les rançons versées. Les gangs entre eux se font

la guerre dans certains quartiers avec des morts et des blessés dans la population, et de nombreux déplacés qui fuient ces zones de combats.

La rentrée scolaire ne s’est pas faite comme prévu en septembre, beaucoup d’usines

et de commerces ont fermé leurs portes mettant au chômage des milliers de gens,

plus de 100 000 personnes sont déplacées du fait de l’exaction des gangs dans certains quartiers entourant la capitale (Martissant, Cité Soleil, la Saline, Bel Aire, Croix des Bouquets). Le choléra qui avait disparu depuis 3 ans est réapparu dans les quartiers populaires du fait du manque d’accès à l’eau potable et commence à s’étendre dans le pays.

Cette situation perturbe les chaînes d'approvisionnement à l'échelle nationale, l'accès aux services de base tels que les marchés, les écoles et les hôpitaux ainsi que les moyens de subsistance des Haïtiens dans tout le pays. La guerre des gangs bloque les terminaux pétroliers au niveau du port qui reçoivent les cargaisons de carburant, entrainant des pénuries temporaires de carburant avec un marché noir qui multiplie au moins par trois le prix de vente à la population, paralysant ainsi les activités commerciales. Les routes nationales qui vont de la Capitale vers les Provinces sont bloquées par les gangs en permanence vers le Sud et de façon intermittente vers le Nord et vers la République dominicaine.

Par ailleurs plus de 100 000 haïtiens en situation irrégulière ont été déportés de

République dominicaine vers Haïti.

Dans ce contexte les prix des produits de première nécessité ont monté en flèche, l’électricité de ville ne dépasse pas deux heures par jour, les familles modestes n’ont

plus suffisamment d’argent pour se nourrir correctement, pour se soigner, pour vivre

décemment.

Beaucoup de familles qui le peuvent quittent le pays vers des lieux plus accueillants,

notamment pour scolariser leurs enfants. Ceux qui restent sortent le moins possible

de chez eux et essayent de s’adapter en fonction de leurs moyens.

Gilles Champetier de Ribes

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Correspondance de
Monseigneur Sauveur Content qui réside à Jacmel 

Lettre de mars 2022 

Chère Francine,

Ça ne va pas pour le pays. Rien ne fonctionne. Haïti est abandonnée à elle-même, elle n'est pas soutenue par la communauté internationale et non plus dirigée par ses leaders. On tend vers le chaos ! Pour moi, ça va bien. J'essaie par la prière et la Parole de Dieu de consoler mes fidèles qui sont désespérés, déboussolés, découragés. Que Dieu te bénisse et te garde en bonne santé !

Grandes amitiés !

Père Sauveur 

Lettre du 15 février 2022 

Chez nous en Haïti, on ne bouge pas d'un pouce. La situation socio-politique est toujours la même. Nous ne trouvons pas encore de solution au problème politique du pays. On tourne en rond.

Entre-temps, avec l'argent que nous avons reçu de toi, nous avons réalisé plein de bonnes choses.  Nous avons donné à manger à plus de 50 familles, nous avons payé la scolarité pour deux étudiants, nous avons acheté des tôles, du ciment, des blocs pour deux familles, nous avons payé des ouvriers pour un travail d'aménagement de l'église. Vous nous avez vraiment soulagé. Les bénéficiaires en sont contents et m'ont prié de vous remercier infiniment.  

Je n'ai pas de mots pour vous remercier ainsi que les donateurs pour toutes ces gens que vous avez rendues heureuses grâce à votre générosité, votre sens du partage. Que Dieu, dans ses largesses, vous bénisse abondamment !

 

Grandes amitiés.

Monseigneur Sauveur Content

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